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LPOD-Mar23-13.jpg
image : Frédéric Gea; traitement : Frédéric Géa & Philippe Tosi, France

Cette image exceptionnelle me fait penser à certaines informations glanées à la Lunar and Planetary Science Conference cette semaine. D'ordinaire, les dépôts de matériaux d'impact fondus [ndt: en anglais impact melts] se trouvent dans l'arène du cratère d'origine - comme ici dans la partie NO de Copernic. Ils forment aussi souvent, comme ici aussi, des "lacs" suspendus dans les terrasses des murailles internes. Une étude récente, basée sur des images LRO, en a ainsi dénombré 3010 sur la muraille de Tycho (bien plus qu'on ne l'avait observé jusque là), la plupart sur la muraille externe d'ailleurs. Il est probable que les estimations du volume de ces matériaux retenues jusque là étaient sous-estimées, ce qui signifierait qu'une part significative de l'énergie dégagée par l'impact se traduit par une fusion des roches impactées. Un autre article présenté à la LPSC s'est intéressé à la mesure des couches de laves affleurant à l'intérieur des murailles des cratères d'impact. Ces couches, pré-existantes, ont été percées et pliées lors de l'impact, puis recouvertes en surface par les retombées d'éjecta. Dans les années 70, des études avaient suggéré que la moitié de la hauteur des murailles s'expliquait pour moitié par le soulèvement des couches pré-existantes et pour moitié par le dépôt des éjecta. Sur la base d'une étude fine de cinq cratères, l'article sus-citée ramène la contribution des éjecta à seulement 20-25% de la hauteur. Dans le cas de Copernic, dont la muraille culmine à 1200-1500 m au dessus du terrain environnant, cela signifie que la couche d'éjecta au sommet de cette muraille n'excède pas 200 à 300 m. Seulement une partie de la falaise brillante visible sur l'image ci-dessus serait ainsi formée d'éjecta. Une nouvelle fois, il semblerait que les modèles dynamiques de formation des cratères d'impact soient à ajuster..

Chuck Wood
(traduction Jocelyn Sérot)

[NDT : Bravo à Frédéric et à Philippe pour cette image qui montre - si tant est qu'il le fallait encore - qu'en imagerie planétaire, et à condition qu'il soit servi par une technique sure, le diamètre instrumental compte ;-)

Données techniques
T Newton 1M @ F/3 de fabrication personnelle. DMK 31 + filtre IR742. Barlow 3x Televue. Compositage de 300 images avec Registax 6.

Liens
Rükl planche 31
21st Century Atlas carte 17.

La rubrique originale sur LPOD